Andromaque
Tout se terminera finalement pour le mieux : les personnages se reconnaîtront selon leur rang. L'ordre social est "reconnu" par les cœurs, mais, au cours de la pièce se posent le problème de la mésalliance, et celui du mérite face la naissance (III 8). La pièce propose une réflexion de fond qui animera toute la société du XVIII° siècle. Par conséquent, même si l'ordre social se trouve confirmé à la fin de la pièce, les préjugés de caste sont cependant dénoncés, le temps du spectacle, parce qu'ils s'opposent au monde des sentiments et à l'exigence de bonheur... sentiments qui priment l'exigence sociale.
A2- Dorante et Silvia appartiennent à l'aristocratie, mais leur exigence de transparence et de fidélité est en opposition avec le libertinage de leur milieu (cf Dom Juan, plus tard, Les Liaisons dangereuses). Il s'agit d'une vision bourgeoise idéale du mariage, qu'il faut replacer dans l'émergence de la personne individuelle au XVIII°siècle : Monsieur Orgon n'a rien d'un père de Molière, par exemple.
A3- Par conséquent, le discours amoureux reprend et parodie en même temps le code de l'Amour courtois, ainsi que le langage de la préciosité. Cette filiation et cette distance s'expriment dans deux domaines : le discours des maîtres, qui trahit immédiatement leur appartenance sociale, et celui des valets, qui l'imite avec le même insuccès. Dans les deux cas, la condition sociale transparaît à travers le langage. Quels sont les aspects de la pièce qui vont rendre compte de cette "leçon" sociale