André gide commentaire
Dans cette scène, le non-dit est aussi important que le dit. La scène est fondée sur la double énonciation. L’un des acteurs de la scène devine qu’il est écouté : c’est Jérôme, il joue un rôle et fait une sorte de mauvais lyrisme.
I- Roman et Théâtre.
a) Les acteurs
Ils jouent des rôles qui leur échappent. Dialogue entre Juliette et Jérôme sur le thème du voyage. Juliette essaie de comprendre la relation entre Jérôme et Alyssa « Tu veux que le bonheur la surprenne » Affirmation de Juliette. « Toi, tu désires voyager ? » puis ensuite Juliette pose une question sur la personnalité de Jérôme dans le but de sonder sa personnalité.
Jérôme, lui, parle à Alyssa, car il sait qu’elle les écoute. Ainsi Jérôme n’écoute pas Juliette, mais s’écoute lui-même « Mais moi qui l’écoutait à peine » Commentaire rétrospectif. Dialogue de sourd entre les deux personnages « à peine entendais-je »
b) Les spectateurs
Les spectateurs de la scène sont Alyssa et le lecteur. Jeux de relai, vertige du lecteur qui sait qu’il n’est pas seul : nous sommes en égal à Alyssa, on comprend comme elle, mais aussi on ressent ce que peut ressentir Alyssa. Il y a une double énonciation (principe théâtrale) mais il y a également un double regard qui est permit par le roman. Les positions d’Alyssa et du lecteur sont les mêmes dans le réel et dans la fiction mais les sentiments sont différents « je vous le dit »
Il y a un coup de théâtre : Alyssa se montre (Juliette ne s’y attendait pas du tout) Principe du tragique, pâleur d’Alyssa et son explication est mensongère « Je ne me sens pas très bien » Conclusion de Juliette « Elle a entendu ce que nous disions »
Poids du non dit dans cette scène, car tout est dans le non dit. Cela pèse et le lecteur est un élément de la construction dramatique : tout se dit entre les lignes. Mais le spectateur est impuissant, il ne peut pas parler.
André Gide qui étudie les relations humaines, pose ici un thème de réflexion