Anne desbaresdes (moderato cantabile)
Anne Desbaresdes est l’héroïne du roman. Elle est la femme du « directeur d’Import Export et des Fonderies de la Côte » (chapitre II) mais semble s’ennuyer dans ce rôle. En effet, Chauvin dit qu’il la voit souvent se promener avec son fils (chapitre II), comme si cela était sa seule occupation. Son fils semble donc une source de distraction pour elle. Les leçons de piano qu’elle lui fait donner chaque vendredi permettent sans doute de la distraire également, car l’enfant ne semble pas marquer une attirance particulière pour cela : « Je ne sais pas. » dès la première page du roman, et même un catégorique « Je ne veux pas apprendre le piano ». Mais en dehors de cela, elle semble sortir peu car les descriptions de sa vie à Chauvin portent essentiellement sur sa maison. Cela fait sans doute longtemps que son ennui dure, car il est dit au chapitre VII que « depuis dix ans, elle n’a pas fait parler d’elle ». La société bourgeoise dans laquelle elle vit est la principale source de son ennui, car cela implique de savoir se retenir, de respecter des règles de bienséance, comme on le voit au chapitre VII, lors du dîner : « La rigueur de leur éducation exige que leurs excès soient tempérés par le souci majeur de leur entretien ».
Elle aime son enfant, qui semble bien plus qu’une simple distraction à ses yeux. Peut-être admire-t-elle sa résistance à son professeur de piano, elle en rit même au chapitre premier. Lorsqu’au chapitre V Mlle Giraud lui reproche de mal éduquer son fils, Anne ne se défend pas et au contraire, est toujours aussi douce avec lui, l’appelant « Mon amour » pour l’inviter à faire ses gammes. Pourtant, lorsqu’elle est avec Chauvin, elle semble oublier le jeune garçon jouant dehors, jusqu’à la nuit même à la fin du chapitre VI.
Le meurtre dont elle est plus ou moins témoin (elle entend les cris de la victime) va bouleverser sa vie monotone. Elle se rend chaque jour dans le café où a eu lieu le meurtre. Cependant son personnage reste