Anthologie de poésie sur le refus de la mort
Le refus de la mort en poésie
De 1601 à 1895,
De Baudelaire à Favre,
Sommaire :
Le refus de la mort...
… Par la fatalité
… Par l'innocence
… Par la foi
… Par le travail
… Par l'amour
Rédaction : Le refus de la mort... Par la gloire
Impressions, difficultés
Le refus de la mort...
a).. Par la fatalité
Le mort joyeux - Baudelaire – Les Fleurs du mal , 1857
Dans une terre grasse et pleine d'escargots
Je veux creuser moi-même une fosse profonde,
Où je puisse à loisir étaler mes vieux os
Et dormir dans l'oubli comme un requin dans l'onde,
Je hais les testaments et je hais les tombeaux ;
Plutôt que d'implorer une larme du monde,
Vivant, j'aimerais mieux inviter les corbeaux
A saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.
Ô vers ! noirs compagnons sans oreille et sans yeux,
Voyez venir à vous un mort libre et joyeux ;
Philosophes viveurs, fils de la pourriture,
A travers ma ruine allez donc sans remords,
Et dites-moi s'il est encor quelque torture
Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts !
Dans le « Mort Joyeux », la terre est «pleine d'escargots», le mort comme «un requin» et la dépouille pour «les corbeaux». Ce vocabulaire du vivant veut montrer l'horreur de la mort, tout comme les phrases «saigner ma carcasse immonde» et «allez à travers ma ruine». Baudelaire fait preuve aussi de cynisme : il ne se fait aucune illusion sur son devenir. Il sera une «ruine», «un vieux corps sans âme et mort parmi les morts». La mort revient à «dormir dans l'oubli». Il ne rejette pas l'horreur de la mort, il l'accepte la mort telle qu'elle est. Le poète continue à nuancer son jugement, il hait la mort mais, selon lui, la vie est une «torture». La mort fait de lui un «mort libre et joyeux», il ne faut avoir aucun «remords». Pour Baudelaire, la mort est «immonde» mais c'est une fatalité alors «allez sans remords» !
Danse macabre, Inconnu
Selon moi, cette