Antigone
Sophocle naquit vers les dernières années du Ve siècle avant JC à Colone près d’Athènes. Il est un des trois grands tragiques grecs dont l’œuvre nous est partiellement parvenue, avec Eschyle et Euripide.
On sait qu’il est l’auteur d’environ 122 pièces, mais seulement sept nous sont parvenues : Ajax, Œdipe Roi, Electre, Les Trachiniennes, Philoctète, Œdipe à Colone et Antigone.
Il emporta le nombre le plus élevé de victoires aux concours tragiques des Dionysies (festival en honneur de Dionysos).
Sophocle respecte les principales caractéristiques de la tragédie grecque, comme la présence du chœur et le Coryphée[1], ou le fait que ses héros tragiques ne sont pas exposés comme des exemples qui doivent être imités, mais plutôt comme une réflexion sur les limites de la nature humaine.
La structure de la tragédie classique est aussi respectée dans Antigone :
Prologue – parodos (entrée du chœur) – épisodes / stasimas (parties chorales) – exodos
Antigone est une des héroïnes tragiques qui, comme Électre, Clytemnestre, Médée ou Phèdre, représentent la passion et la fidélité, tout en étant condamnées à la souffrance.
Personnages
La pièce est interprétée par dix personnages.
Antigone : fille d’Œdipe et Jocaste[2], elle représente la moralité, les mœurs, la religion et la famille. Elle préfère perdre la vie plutôt que de trahir ses convictions.
Créonte : roi de Thèbes, oncle d’Antigone et père d’Hémon. Il représente le pouvoir, la tyrannie. C’est l’opposé du personnage d’Antigone, et nous présente une confrontation entre la Raison et la Politique.
Ismène : sœur d’Antigone, elle représente la soumission et l’acceptation des règles et de sa condition en tant que femme, face à la révolte d’Antigone.
Hémon : fils de Créonte et d’Eurydice, il est la voix de la raison, la conscience de Créonte.
Tirésias : voyant de Créonte, il annonce le malheur de ses actions.
Le garde :