Apprentissage moteur delignières
L’objectif de ce cours est de faire un point théorique sur les connaissances actuelles dans le domaine de l’apprentissage moteur. Nous ne viserons pas l’exhaustivité, l’espace dont nous disposons nous obligeant à faire des choix dans une littérature abondante. Nous nous contenterons donc de présenter les résultats et les théories qui nous paraissent les plus utiles dans l’optique du concours. Les travaux que nous allons évoquer sont pour la plupart issus de recherches de laboratoire. Dans la mesure du possible, nous tenterons de les faire entrer en résonance avec des illustrations de terrain, avec toutes les précautions que cet exercice impose : d’une part, parce qu’un travail de laboratoire ne peut en aucun cas rendre compte de la complexité des situations scolaires, et d’autre part parce qu’une connaissance scientifique, aussi solide soit-elle, n’a pas vocation à dicter à un enseignant son comportement face aux élèves. Quelques définitions peuvent être proposées en introduction. Selon Reuchlin (1983), « il y a apprentissage lorsqu'un organisme, placé plusieurs fois de suite dans la même situation, modifie sa conduite de façon systématique et durable ». Définition moyennement pertinente, car si elle permet de dire quand il y a eu apprentissage, elle ne définit pas réellement ce qu’il représente. L'apprentissage n'est pas la modification comportementale elle-même, mais le processus interne qui l'a permise et dont elle constitue l'indice: "l'apprentissage est le processus neurologique interne supposé intervenir à chaque fois que se manifeste un changement qui n'est dû ni à la croissance, ni à la fatigue" (Fleischman, 1967). L'habileté est le produit de l'apprentissage: Durand (1987) la définit comme la "capacité [..] à élaborer et à réaliser une réponse efficace et économique pour atteindre un objectif précis". L'habileté est donc une expertise spécifique, et ce sens