Artaud
“Avec moi c'est l'absolu ou rien, et voilà ce que j'ai à dire à ce monde qui n'a ni âme ni agar-agar”
“Les gens sont bêtes. La littérature vidée. Il n'y a plus rien ni personne, l'âme est insane, il n'y a plus d'amour, plus même de haine, tous les corps sont repus, les consciences résignées” 1930. Le texte Le théâtre et son double constitue la base théorique de toute sa carrière artistique.
Si les théories d’Artaud qui concernaient le domaine théâtral n’avaient pas été mises en pratique, c’est parce qu’elle cherchaient la perfection qui se trouve derrière les mots, vers les origines primitives. Il n’est pas juste un problème de compréhension, mais une sorte de refus d’accepter de tels concepts. Sa vie est une recherche perpétuelle entre soi même divisée entre masque et l’esprit.
Son œuvre s’approche du théâtre oriental, la renonciation au mot, à la littérature. Dans, Le théâtre et son double : la régie est un langage dans l’espace, un langage du mouvement, c’est aussi la méthode de placer la scène en dehors du texte. Artaud dit que le texte a quelque chose de paradoxal : “une expression ne vaut pas deux fois, ne vit pas deux fois; que toute parole prononcée est morte et n’agit qu’au moment où elle est prononcée”
Etre toi-même vaut te retrouver dans l’être primitif, très proche de toi-même et des éléments initiales.
Par élimination, le langage souffre un procès d’osmose et il devient le nucleus du théâtre par la danse et par le geste. Renoncer au mot ; sur la scène ne doit rester rien, rien ne veut dire juste la pureté. De cette forme du néant naît les rythmes. Le théâtre d’Artaud est un théâtre de la danse, du cri et du mouvement (qui nous rappelle des rituels primitifs)
Le théâtre pur, le théâtre de la cruauté consiste dans la perte de l’extérieur et dans le retour vers un corps sans organes. La pensée d’Artaud est l’adepte de la forme primaire. Son attitude devant l’univers est la foie et le désir