article sur l'agroécologie au Brésil
Ivan Du ROY
01 / 2009
Encore confidentielle en France, l’agro-écologie se développe au Brésil. Grâce à des rendements améliorés, elle permet aux petits exploitants de s’assurer des revenus décents tout en préservant l’environnement. Une nouvelle révolution vraiment verte ?
L’agro-écologie peut-elle sauver les petits paysans de la pauvreté ? Et leur éviter de se livrer pieds et poings liés à l’agriculture productiviste et à son cortège de pollutions chimiques ? A écouter Jean-Marc Van der Weid, Brésilien d’origine suisse, ce serait bien possible. L’organisation non gouvernementale qu’il a fondée - AS-PTA (Conseils et services – Projet technologies alternatives) - appuie depuis presque vingt-cinq ans « l’agriculture familiale » brésilienne et participe régulièrement aux Forums sociaux. Les projets soutenus par l’association s’étendent du Nordeste pauvre et semi-aride, où 7 000 paysans bénéficient de conseils et de financements, au vert Parana, à l’extrême Sud du pays, où près de 10 000 agriculteurs ont été formés aux techniques bio-dynamiques. L’association a aussi l’oreille du Mouvement des sans terre (MST) ou de la Fetraf (Fédération des travailleurs et travailleuses de l’agriculture familiale), une fédération d’agriculteurs marqués à gauche qui compte un demi-million de membres.
Au départ, Jean-Marc Van der Weid, ancien militant de l’extrême gauche maoïste, était loin d’être écolo. Revenu au Brésil au moment où la dictature prend fin (après un exil en France), il participe à une lutte de petits paysans de l’État de Rio qui se battent pour obtenir leur titre de propriété. Une fois celui-ci en poche, les familles s’empressent de le revendre au promoteur immobilier local, au grand désespoir de Jean-Marc. Les familles rêvent de partir pour la ville et ses richesses. « Ici, on est sûrs qu’on sera pauvres toute notre vie. », expliquent les paysans au militant désappointé.
L’idée lui vient de monter un projet