Asimbonanga
Âgé de treize ans, se sentant complètement étranger à la religion et à la communauté juive qu'il juge trop passive face à l'apartheid, il refuse de faire sa bar-mitsva. À quatorze ans, ne supportant plus non plus l'école, il fugue durant trois semaines en territoire zoulou avec deux amis avant d'être retrouvé par la police. De retour à Johannesburg, il commence à traîner dans les rues sans enthousiasme.
II - Les débuts
Jonathan, que tout le monde commence à appeler Johnny, s'initie à la guitare à quinze ans, ce qui lui permet de rencontrer un musicien de rue zoulou qui jouait près de chez lui, Mntonganazo Mzila. Malgré la barrière du language, il s'ensuit deux années durant lesquelles Clegg apprend les rudiments de la musique zoulou et le Ihhlangwini, accompagnant Mzila dans tous les « hostels », centres d'hébergements de travailleurs migrants, enfreignant l'interdiction des Noirs et des Blancs de franchir la limite des secteurs réservés. Cela permet à Clegg de se faire une réputation de bon musicien et de comprendre réellement le fossé qu'a creusé l'apartheid.
À la même époque, Sipho Mchunu avait quitté sa terre zoulou natale pour exercer le métier de jardinier à Durban. S'étant taillé une réputation de bon guitariste, et attiré par l'espoir d'un plus haut salaire, il décida de monter vers la grande ville, où il entendit parler pour la première fois d'un garçon blanc au talent de musicien zoulou.
Il se trouva que le quartier de Johnny était également celui où travaillait Sipho. Cela mena à l'inévitable rencontre des deux musiciens. Tout d'abord stimulés par leur envie de comparer leurs talents de guitariste, les deux compères s'associèrent pour former un duo hors du commun, qui allait avoir un succès international.