Attitudes et représentations linguistiques Une langue est souvent définie comme moyen de communication. C’est donc un instrument, comme tout autre instrument dont on se sert, quand on en a besoin et que l’on range après. Mais les rapports que nous avons avec nos moyens de communications diffèrent de ceux que nous avons avec les outils que nous utilisons (le marteau, les ciseaux…) il existe tout un ensemble de sentiments des locuteurs face à leurs langues et aux variétés des langues et à ceux qui les utilisent. On peut aimer ou ne pas aimer le marteau, mais cela ne change rien à la façon dont on se sert de cet instrument, alors que les attitudes envers les langues ont des retombées sur les comportements linguistiques. Il y a ce qu’on pourrait appeler des regards sur les langues, des images de la langue, des normes qui peuvent être partagées par tous ou différenciées selon certaines variables sociale et qui génèrent des attitudes des sentiments, des comportements eux-mêmes différenciés. «Un usage n’existe pas sans représentation et que l’interaction entre les pratiques et la représentation de ces pratiques, constitue un ensemble indissociable.» (1 )J. LE DU & Y. LE BERRE, de leur côté, soulignent que « Les langues ne se rencontrent pas seulement, dans la réalité observable. Leurs contacts dans l’imaginaire sont, également, complexes et importants à connaitre.» (2) Les notions de « représentations et d’attitudes » sont toutes les deux empruntées à la psychologie sociale et présentent de nombreux points de rencontre. Elles sont parfois utilisées l’une à la place de l’autre. Beaucoup d’auteurs préfèrent néanmoins les distinguer. La notion de représentation est, aujourd’hui, de plus en plus, présente dans le champ des études, portant sur les langues, leur appropriation et leur transmission. « Un grand nombre de recherche en sociolinguistique ont montré l’influence déterminante des pratiques de toute nature sur les représentations