Au cabaret vert
Introduction Le texte intitulé Au Cabaret-Vert est un sonnet d’Arthur Rimbaud, écrit en 1870 et publié dans le recueil Poésies. Dans ce poème, l’auteur relate son arrivée dans un cabaret de Charleroi, après une longue marche. Dès qu’il met le pied dans l’établissement, le poète est envahi par un profond sentiment de bien-être. C’est ce sentiment de bonheur qu’il tente ici de retranscrire à travers une esquisse impressionniste. Il sera possible d’étudier dans un premier temps comment le sentiment de bien-être est exprimé dans ce texte. Puis nous verrons en quoi l’écriture de Rimbaud, en recourant à un langage familier, vivant et simple, est provocatrice.
Lecture
Au Cabaret-vert
Depuis huit jours, j'avais déchiré mes bottines
Aux cailloux des chemins. J'entrais à Charleroi.
- Au Cabaret-Vert : je demandai des tartines
Du beurre et du jambon qui fût à moitié froid.
Bienheureux, j'allongeai les jambes sous la table
Verte : je contemplai les sujets très naïfs
De la tapisserie. - Et ce fut adorable,
Quand la fille aux tétons énormes, aux yeux vifs,
- Celle-là, ce n'est pas un baiser qui l'épeure ! -
Rieuse, m'apporta des tartines de beurre,
Du jambon tiède, dans un plat colorié,
Du jambon rose et blanc parfumé d'une gousse
D'ail, - et m'emplit la chope immense, avec sa mousse
Que dorait un rayon de soleil arriéré.
Annonce des axes
Commentaire littéraire
I - LE BIEN-ETRE DE L’AUTEUR Il se traduit par l’attitude du poète, par la connotation des mots et les champs lexicaux.
Tout d’abord, le poète, après une longue marche décide de se reposer et de se ressourcer dans un cabaret. Il « allonge les jambes » (vers 5) et se met à « contempler » (vers 6) ce qui se passe dans le cabaret. Ces deux verbes traduisent une attitude de décontraction du narrateur. Ayant faim, il commande un plat, qu’il va décrire de manière réjouissante, enthousiaste. En effet, les adjectifs « blanc », « rose », qui