Aurelien
En prison depuis 13 ans, Aurélien Malte écrit des lettres, qu'il n'enverra jamais, à Anne, sa visiteuse de prison. Il lui raconte la violence, l'enfermement et aussi la rédemption par la culture et l'amour qu'elle lui inspire.
Regards de lecteurs :
- Ce roman est à la fois poignant et réaliste, mais également empreint d'une certaine forme de "poésie", de "romantisme". Le narrateur dévoile progressivement son histoire en expliquant les raisons de son geste, sans jamais l'excuser.
Les élèves peuvent parfois se sentir touchés par les thèmes abordés, ce qui, une fois leur intérêt éveillé, peut donc permettre aisément une lecture intégrale.
- Ce livre aborde l'univers de la prison d'une manière relativement originale, mais l'évocation de l'univers carcéral est violente. Les problèmes abordés peuvent toucher les élèves ou même les concerner de très près (femmes et enfants battus, père ou beau-père violent et alcoolique…). Mais, en littérature, faut-il plonger dans le sordide les adolescents, même et surtout parce que ce type d'histoire plaît à beaucoup d'entre eux ?
- Dans une succession de lettres sans réelle surprise, on perçoit la volonté de l'auteur, parfois un peu démagogique, de faire passer un certain nombre de messages qui se veulent tolérants et humanistes, mais les "ficelles" sont un peu grosses.
Certes, certains des sujets (la violence, la tolérance, la privation de liberté) peuvent mener à des débats mais est-ce facile, dans ces domaines, de conduire la réflexion des élèves hors des sentiers battus ?
- Ce roman épistolaire n'est pas très long, mais l'écriture est peu adaptée à une classe de CAP.
La narration, qui immerge le lecteur dans l'univers carcéral, devrait captiver les élèves. Cependant, il vaut peut-être mieux éviter de lire cette œuvre avec un public particulièrement sensible, car l'auteur décrit avec réalisme les fléaux qui ravagent les prisons (la haine, la drogue, le SIDA, la solitude, la peur, le viol, le suicide)