Autobiographie
Les besoins de l'œuvre biographique suppose des "inventions", des "ajouts", des "arrangements", des "changements". Pour quelles raisons ?
1) Arranger pour mieux se protéger :
Loti, dans Fantôme d'Orient, dit avoir effectué des modifications dans l'écriture de son œuvre autobiographique pour mieux dérouter des recherches indiscrètes".
On peut comprendre que certains auteurs ne veuillent pas se livrer complètement, garder une part de leur moi intime. Notre corpus offrait à notre réflexion un bon coup d'envoi.
2) Arranger pour magnifier :
L'écriture possède une part de rêve. Une part de création. Là encore, on pouvait citer les quelques phrases lyriques du texte proposé ("Oh ! l'étrange Stamboul, l'oppressante ville spectrale que j'ai vue dans mes nuits.").
De même on pouvait penser à l'épisode du ruban volé des Confessions de Rousseau où l'auteur cherche à magnifier une situation afin de se réhabiliter aux yeux des hommes.
3) Arranger par rapport aux craintes de la réception de l'œuvre :
En effet, tout écrivain d'une biographie ou d'une autobiographie peut craindre d'ennuyer l'autre. Il va de soi que l'on écrit pour être lu. Il convient donc d'édulcorer au maximum les faits, de les "arranger", voire de les "changer", au besoin en "inventer" ou en "ajouter".
Transition : Toutefois, chaque texte biographique affiche la volonté de peindre l'autre fidèlement. La plupart des autobiographies revendiquent haut et fort la vérité de leur écrit.
II - Ecriture biographique du côté du vécu
Citons Montaigne, qui dans son "Au lecteur" des Essais écrit : "C'est moi que je peins".
1) De nombreux épisodes fondés sur des moments de vie :
On pouvait puiser à loisir dans les Confessions de Rousseau (épisode des cerises...).
On pouvait citer quelques passages des Mots de Jean Paul Sartre quand celui-ci se souvient avec beaucoup de précision de sa solitude au jardin du Luxembourg, de son envie de jouer avec les autres