Autour du regionalisme critique
Autour du régionalisme critique et de la production contemporaine d’architecture européenne, l’étude de la Tendenza, de ses œuvres bâties, de ses projets manifestes et de ses écrits théoriques semble incontournable.
Le présent recueil de textes se veut le reflet de la pensée d’un architecte de la Tendenza, d’un homme doué de grandes qualités de bâtisseur et d’une personnalité forte d’un engagement politique de longue haleine, Luigi Snozzi. Est ici rassemblé un corpus de textes originaux traduits de l’italien et de l’anglais. Parmi les premiers écrits de Luigi Snozzi, les Aphorismes apparaissent comme fondateurs. Cette série d’affirmations était avant tout destinée aux étudiants et jeunes praticiens. Avant d’être couchés sur papiers, ces mots étaient dits et redits au sein des ateliers d’architecture. Sur l’injonction de ses proches collègues et étudiants, Luigi Snozzi a ainsi rédigé en 1973, l’année du premier choc pétrolier ou l’année symbole de l’échec du mouvement moderne, les fameux aphorismes jusqu’ici exclusivement réservés aux étudiants de l’école Polytechnique de Zurich.
Sur cette base théorique, Luigi Snozzi a fondé sa propre didactique. Il s’est particulièrement préoccupé du rapport entre le politique et l’architecte, du rôle social de l’architecte, de l’importance éthique de la fabrique du territoire. Luigi Snozzi n’est pas qu’un architecte, au-delà du praticien, c’est aussi un intellectuel, un homme connecté aux divers réseaux de pensée, un homme qui s’attache à comprendre la société pour mieux en jeter les bases.
Fervent démocrate, il a toujours enseigné aux jeunes générations, créant des dogmes et participant aux courants de pensée émergeant de la Tendenza, il affirmait notamment que les écoles d’architecture auront franchi un grand pas lorsque les étudiants diplômés ne seront plus uniquement utiles aux agences d’architecture. Pour Luigi Snozzi, l’architecte a le devoir d’investir la société par de continuelles remises