Autrui
Est-il dans la nature de l’homme de faire la guerre ?
Qu’est-ce qu’un homme seul ?
La notion d’autrui pourra être analysée autour de notions concurrentes : le prochain, le semblable, l’autre, l’alter ego, le frère, l’ami. On pourra aussi penser aux notions contraires : barbare, étranger, sauvage… On s’attachera ici à comprendre les problèmes qui surviennent dans ces différents modes de rapport à l’autre.
I. Autrui : le semblable et le différent.
Le problème fondamental de mon rapport à l’autre est l’alternative irréductible et indécidable devant laquelle l’autre me place : soit je reconnais son altérité, au risque de perdre le semblable, soit je le reconnais comme mon semblable, au risque de lisser ses différences.
D’une part donc, il faut d’abord s’intéresser non pas au postulat abstrait qu’on peut faire sur l’humanité comme genre, mais sur le geste concret, immédiat et naturel, qu’on éprouve à l’égard d’un autre. D’autre part, ne pas oublier que réfléchir sur autrui, en tant que mon semblable, ce peut être aussi réfléchir sur moi qui suis l’autrui d’un autre.
1. Le semblable.
Nous insistons ici sur ce qui naturellement ou spontanément est commun aux hommes dans le geste qu’ils ont les uns à l’égard des autres.
Si autrui n’est pas l’autre, c’est qu’il est le même. C’est la spécificité du terme qui recoupe le semblable et le différent. C’est le même, en tant pourrait-on dire que nous disposons d’une origine (biologique) et donc d’une force commune, sans pour autant être interchangeables.
Autrui, c’est donc celui qui appartient au même genre que le mien. Il faut entendre genre de trois manières, d’une part, ce qui répond au même processus de génération (en ce sens il est facile de reconnaître l’autre homme, même dans sa différence spécifique), d’autre part, ce qui appartient à la même catégorie logique (on obtient ainsi une chaîne logique et défitionnelle : les