Bachelard Opinion
La formation de l’esprit scientifique
Extrait chap. 1 : « La notion d’obstacle épistémologique »
Ce § forme un tout. Il ne s’interroge pas seulement sur l’opinion en général, ou la science, voire leur opposition, mais sur la formation de l’esprit : l’enjeu est de former une pensée : apprendre à penser et cela, plus précisément, en science. Bachelard parle du point de vue scientifique, non dans l’absolu.
En quoi l’opinion peut-elle constituer un obstacle à la formation de l’esprit scientifique ?
Bachelard raisonne en opposant la science à l’opinion : il y a exclusion, chacune interdit l’autre. Il y a deux parties logiques dans ce §. D’abord, il caractérise l’opinion à travers ce qu’elle fait et comment. Puis, il caractérise l’esprit scientifique par sa démarche et ce qui en est la marque.
Ière partie : « La science, dans son besoin (…) vulgaire provisoire. »
Ce qui caractérise l’opinion pour Bachelard est ce qu’elle fait, non ce qu’elle est. Il ne la définit pas mais la pose en l’opposant à la science. Que fait-elle précisément ? Elle interdit de réfléchir, fait obstacle au savoir et doit être détruite. Mais il y a une progression qui permet de comprendre en quoi réside l’obstacle de l’opinion et pourquoi il est le premier.
(I. a) « La science dans son besoin d’achèvement comme dans son principe, s’oppose absolument à l’opinion. » [on peut souligner les termes clés].
L’opposition entre les deux est radicale. Ni but ni point de départ ne s’accorde avec l’opinion qui n’a ni principe ni fin. La différence est totale : il y a exclusion. Qu’est-ce donc qui pourrait faire de l’opinion un obstacle si les deux sont aussi étrangères l’une à l’autre ? En effet, l’obstacle ne suppose-t-il pas que les deux se rencontrent au moins sur un point ? Lequel ?
Bachelard développe une rencontre possible. S’agit-il alors d’une concession ?
« S’il lui arrive, sur un point particulier, de légitimer l’opinion, c’est pour d’autres raisons que celles qui fondent