Ballade des pendus
L.A. N°1 : François VILLON, « La Ballade des Pendus »
Introduction
■ Auteur : De tous les poètes lyriques du Moyen Âge, François Villon est celui qui a laissé l’empreinte la plus vive sur l’époque moderne. Son œuvre poétique, autant que sa vie mouvementée et dévoyée, faite de rixes, de vols et de démêlés avec la justice, jusqu’à sa mystérieuse disparition après son bannissement de Paris en 1463, lui ont conféré une aura de « poète maudit ».
Empruntant les formes léguées par la tradition courtoise, la poésie lyrique de Villon résonne d’accents personnels et s’appuie sur ses expériences de la vie, de la mort, ou de la mélancolie face au temps qui passe.
■ Présentation du texte : La « Ballade des pendus », connue aussi sous le titre d’ « Epitaphe Villon » a probablement une dimension autobiographique, bien que les circonstances de sa composition demeurent incertaines. Selon l’hypothèse la plus couramment véhiculée, Villon l’aurait composée en prison, alors qu’il était lui-même condamné à la pendaison.
Mêlant réalisme macabre et lyrisme pathétique, le poète donne la parole à des morts encore pendus à leur gibet, pour un appel à la pitié et la prière adressé aux vivants et à Dieu.
Ce discours original prend la forme de la ballade, forme fixe traditionnelle de la poésie médiévale = poème composé de trois strophes carrées suivies d’un envoi, c’est-à-dire d’une adresse au dédicataire – le dernier vers de chaque strophe constituant le refrain.
■ Problématique : En quoi le discours lyrique se double-t-il ici d’une réflexion sur la mort ?
■ Axes d’étude :
I. Une ballade pour une "danse macabre "
1. La situation d’énonciation : un discours d’outre-tombe
2. Une représentation réaliste et concrète de la mort
3. L’évocation grotesque et pathétique de corps livrés à la nature
II. Un discours à portée morale et religieuse
1. Une supplique aux vivants : l’appel à la pitié
2. Un poème inscrit dans le christianisme médiéval