Balzac
Résumé
Paris, février 1818, peu de temps avant la chute de l'Empire, l’avoué Derville reçoit la visite d'un vieillard misérablement vêtu. Il assure être le colonel Chabert, passé pour mort, à la bataille d’Eylau en 1807. Il avait alors contribué à la victoire en conduisant une charge de cavalerie devenue célèbre. Le vieil homme raconte comment, se réveillant dans un fossé entre des cadavres, il a survécu miraculeusement à ses blessures. Il revient dix ans après et souhaite réclamer son titre, faire valoir ses droits et revivre avec sa femme. Or celle-ci , durant son absence, s’est remariée avec le comte Ferraud. Mais celle-ci le repousse et refuse de reconnaître son ancien mari. L’avocat accepte d’aider le colonel en proposant une transaction à son ancienne épouse. Par dignité, Chabert refuse cet arrangement et disparaît. Repoussé par sa femme, condamné pour vagabondage, Le colonel Chabert finira misérablement sa vie à l’asile.
Déroulement :
L'exposition est trop longue tandis que le drame est extrêmement bref, sans détails ni commentaires. Ce n'est pas simplement que Balzac n'a pas pu ou voulu établir des proportions plus égales, ce n'est pas non plus qu'il se soit complu dans l'abondance de la préparation ou la minutie de la mise en place, c'est que tout est dit et fourni à l'avance pour que la lutte soit impitoyable, inflexible, pour qu'elle se limite à la brutalité des faits. Le comte Ferraud n'existe que par son nom, la comtesse demeure «la femme sans cœur», Chabert, devenu fou, tombe dans une espèce d'animalité.
Balzac construit et clôt sa nouvelle sur un double renoncement : celui de Chabert et aussi celui de Derville, qui préfère se retirer dans sa campagne et ne plus avoir à faire avec cette société, lui aussi. Du point de vue de l'intrigue, cette fin est frustrante : que Derville n'ait eu ni la volonté ni le plaisir de faire