Balzacgrandet
Harpagon. Ces deux spécimens d'un même vice, peints d'après nature, mais en des temps et par des procédés différents, appellent le parallèle. Frappantes sont les ressemblances; plus nombreuses et plus profondes, les différences.
Il s’agit pour Balzac de faire la peinture d’une microsociété au début de la Restauration, celle de la famille Grandet où tous les personnages gravitent autour de Félix Grandet, l’avare qui établit les règles de sa maison. Balzac fournit au lecteur sa propre représentation de l’Histoire. Il devient l’observateur de la société et du monde rural en créant des personnages fondés sur la réalité. Il se fait ainsi le « secrétaire de la société » pour reprendre une expression de l’Avant propos de la
Comédie humaine en montrant le rôle important de l’argent sous la Restauration. D’autre part, il fait du personnage de Grandet un véritable « type » de l’avare, comparable à l’Harpagon dans la pièce
L’Avare de Molière. (Voir page suivante, la citation de Grandet au sujet de son or : « Ça me réchauffe ») Le roman apparaît à ce titre comme une fresque représentant l’histoire des mentalités.
Il met en scène des personnages complexes dont l’épaisseur est donnée par une série de portraits qu’ils soient en action ou statiques. Balzac y fait la description des passions humaines, comme l’argent, la cupidité, le pouvoir qui régissent cette société. FRANÇAIS Série 1 LE ROMAN ET
SES PERSONNAGES 1 èreFrançais 1-FR-0702-EAD 20 On pourra citer les phrases qui symbolisent ces passions chez Grandet : « Veille à l'or, mets de l'or devant moi [...] Ah, ça me réchauffe ». Même à la fin de sa vie, il n'aura aucun remord : « Aie bien soin de tout. Tu me rendras