Baudelaire; l'invitation au voyage
I) La femme aimée
1) L’invitation
Dans la première strophe, Baudelaire utilise un vocabulaire affectif « Mon enfant, ma sœur », il invite la femme qu’il aime « Marie Daubrun» à rêver. La reprise anaphorique de « aimer (vers 4 et 5)» et les rimes « loisir/ […] mourir » révèle que Baudelaire
« Si mystérieux/ De tes traîtres yeux », les yeux de la femme aimé donne naissance à un paysage, son regard est un tableau, ces yeux reflètent ce paysage à travers le thème du miroir « Des meuble luisant/ […] les miroirs profond ». « Au pays qui te ressemble ! » invitation au voyage, « te ressemble » comme le « pays » désigne la femme, Baudelaire invite ici à voyager dans la personnalité de la femme. Il fait référence à l’opéra de Carmen de George Bizet, où Carmen est une femme ensorceleuse qui réduit l’homme en esclavage, Baudelaire est l’esclave de son amour. Dans cette strophe la femme est source de fascination, de mystère, elle inspire la sincérité et le mensonge. La beauté du regard se confond avec celle d’un paysage de rêve associé à la fois à l’eau et à la lumière, cette ailleurs pays de l’amour.
« Les soleils mouillés / De ces ciels brouillés » l’utilisation de l’oxymore « soleils mouillés » et de l’utilisation du pluriel, il y a une analogie entre les soleils et les yeux, car ils ont en commun une structure similaire (le cercle et la lumière), Ciels au pluriel est utilisé dans le vocabulaire pictural, ainsi il évite d’utiliser le mot « cieux » qui possèdent une connotation religieuse.
Les assonances /é/ ou /a/ et allitérations /ill/, /l/ souligne l’analogie qui est filé par « Brillant à travers leurs larmes », yeux/paysage, mouillés/ larmes et soleils/ brillant.
La première strophe constitue un appel au rêve.
«Des meubles luisant / Les plus rares fleurs / Les riches plafonds/ Les miroirs profonds » Ces vers sont construire rythmiquement en 3/2, le début du vers est fluide car impaire puis la fin est saccadé car