Bien-être animal, du fantasme à la réalité
La réglementation sur le bien-être animal se renforce et se renforcera dans les prochaines années. L’Union européenne se dote d’un arsenal législatif et réglementaire de plus en plus précis, au risque d’induire des distorsions de concurrence sur ses coûts de production par rapport aux pays tiers où le bien-être est bien loin d’être une préoccupation majeure (les Etats-Unis, par exemple). On attendait d’ailleurs, en juillet 1999, un rapport de la Commission analysant le poids du bien-être dans les différentiels de coût de production.
La clef de voûte de la réglementation européenne est la directive 98/48 sur la protection animale. Après les conditions d’abattage, désormais bien couvertes par lois, arrêtés et règlements, le transport des animaux est très encadré (voir l’article sur la bétaillère). « Mais la réglementation risque encore d’évoluer en précisant certaines conditions techniques », explique-t-on au Bureau de la protection animale de la DGAL.
Pour le logement et la manipulation des animaux, la réglementation est en cours d’élaboration. « On sent bien qu’au niveau communau- taire, les préoccupations sur le bien-être animal s’accroissent. Le Conseil de l’Europe (qui réunit 40 pays dont tous les membres de l’Union européenne) produit sans cesse de nombreuses recommandations pour l’amélioration du bien-être animal, espèce par espèce : palmipèdes gras en juillet 1999, dindes, poissons et porcs à venir. L’orientation générale semble privilégier les élevages en groupe. Or, ces recommandations peuvent être reprises par la réglementation européenne depuis la directive de 1998 », complète notre interlocutrice de la DGAL.
L’éthique, une attente des