Bilan de copenhague
Le bilan de Copenhague a déjà été largement débattu, mais si on va au-delà du choix des mots entre échec, demi-échec ou demi-progrès, parce que des avancées ont malgré tout été faites, il y a deux sortes de bilan.
Le premier est diplomatique et politique. C’est le constat :
1. d’une victoire de la Chine à qui rien n’a été imposé,
2. d’une demi-victoire de Barack Obama qui a permis au sommet de sauver les apparences et a fait un énorme pas par rapport à l’ère Bush.
3. d’une vraie défaite de l’Europe, seul continent à s’être engagé concrètement dans la réduction des émissions polluantes. L’Europe n’a pas réussi à transformer cette avance « morale » en levier politique. Elle a cru au consensus universel, mais la décision a finalement été prise par un petit groupe de grandes économies.
Pour l’autre bilan, il s’agit de regarder qui va être en première ligne dans les années qui viennent pour subir les conséquences de l’absence de texte contraignant. Et la réponse est claire : ce sont d’abord les entreprises parce que c’est sur elles qu’il est le plus facile de faire porter l’effort – bien plus qu’aux automobilistes par exemple. Les entreprises avaient accepté l’objectif européen général de baisse de 20% dans chaque pays des émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2020. Mais si les Américains, les Chinois, les Brésiliens ne sont liés par aucun engagement, elles risquent de se retrouver seules à faire ces efforts.
C’est la raison pour laquelle le patronat allemand, le patronat français, ont sonné l’alerte hier en disant : oui pour conserver cet objectif de – 20%, mais de grâce ne passons pas à la norme de – 30% qui avait été évoquée par l’Europe en cas d’accord à Copenhague et que Jean-Louis Borloo, le ministre de l’écologie, veut confirmer en dépit après Copenhague. Les industriels auraient tort d’espérer profiter de ce trou d’air politique. Mais il est difficile de les blâmer d’être inquiets.
A court terme, cette