Blabla
Mais si des milliers d'espèces disparaissent chaque année, n'est-ce pas la Terre entière qui s'en trouve menacée ?
C'est le cri d'alarme que (re)lance Richard Leakey, ancien directeur des services civils du Kenya, célèbre depuis des décennies pour sa défense des grands singes d'Afrique. Au cours d'un conférence prononcée la semaine dernière en Afrique du Sud, il a lancé un chiffre effarant : la planète verrait disparaître entre 50 000 et 100 000 espèces (animaux, végétaux, insectes, poissons, etc.) chaque année. Un chiffre qui serait deux fois plus élevé que ce qu'il avait lui-même estimé il y a quatre ans.
Autant d'espèces qui disparaissent, et c'est la Terre elle-même qui est en péril. Parce que chacune de ces espèces est liée à des dizaines d'autres : soit parce que c'est un herbivore qui sert de garde-manger à un carnivore, soit parce que c'est un insecte qui contribue à l'équilibre entre les plantes et les insectes ravageurs dans une région donnée.
Et des espèces qui disparaissent à un tel rythme, on n'a vu ça, selon Leakey, qu'à cinq reprises dans toute l'histoire de notre planète : les cinq extinctions de masse que celle-ci a connu au cours de son histoire, la dernière en date étant celle qui a vu mourir les dinosaures, il y a 65 millions d'années.
Autrement dit, "à ce rythme, nous approchons probablement un niveau similaire à une extinction de masse".
Cette conférence est survenue au même moment où, à l'autre bout du monde, à Madison, Wisconsin, le 86e congrès annuel de la Société écologique américaine était le lieu de présentation d'une nouvelle étude, sur les mammifères en voie de disparition cette fois. Et une équipe de l'Université nationale autonome de Mexico a tenté de mesurer avec précision ce fameux impact qu'a la disparition d'une espèce :