Bonheur
Voulu remplir un seul de ses souhaits.Un jour que, dans le Bois, il se mit à se plaindre,À lui, la foudre en main, Jupiter s'apparut.On aurait peine à bien dépeindreLa peur que le bonhomme en eut.Je ne veux rien, dit-il, en se jetant par terre,Point de souhaits, point de Tonnerre,Seigneur demeurons but à but.Cesse d'avoir aucune crainte ;Je viens, dit Jupiter, touché de ta complainte,je faire voir le tort que tu me fais.Ecoute donc. Je te promets,Moi qui du monde entier suis le souverain maître,D'exaucer pleinement les trois premiers souhaitsQue tu voudras former sur quoi que ce puisse être.Vois ce qui peut te rendre heureux,Vois ce qui peut te satisfaire ;Et comme ton bonheur dépend tout de tes voeux,Songes-y bien avant que de les faire.À ces mots Jupiter dans les Cieux remonta,Et le gai Bûcheron, embrassant sa falourde,Pour retourner chez lui sur son dos la jeta.Cette charge jamais ne lui parut moins lourde.Il ne faut pas, disait-il en trottant,Dans tout ceci, rien faire à la légère ;Il faut, le cas est important,
En prendre avis de notre ménagère.Ça, dit-il,