Bonheur
Au cours des deux dernières décennies, un nombre croissant d’experts ont mené des recherches sur les relations entre économie et bonheur, avec des résultats parfois surprenants. Compte tenu de la complexité du sujet il aurait d’ailleurs été étonnant que la multitude d’études arrivent à des résultats homogènes et convergents. Les conclusions actuelles plaident plutôt en direction d’une relation ambivalente, mais réciproque :
L’économie est un déterminant du bonheur et le bonheur est un déterminant de l’évolution économique.
Une des questions qui reste ouverte est celle du degré de détermination - dans un sens comme dans l’autre. Une autre question vise à élucider les conditions dans lesquelles la détermination se manifeste. Mais avant d’aborder ces aspects, il me semble utile de fournir des précisions sur quelques autres questions : Qu’est-ce que c’est que le bonheur ? Peut-on mesurer le bonheur ? Quelle est notre conception, notre perception de l’économie ?
Avant de répondre à ces questions, il semble important de formuler quelques remarques au sujet de la problématique de la perception. En effet, lors de cette présentation il sera fréquemment question des perceptions :
• perception de chacun des domaines analysés - à savoir ceux mentionnés dans le titre "économie" et "bonheur";
• perception par les économistes de la réalité et surtout de l’homme. Celle-ci n’a pas toujours été identique; à une époque donnée elle n’est pas la même partout dans le monde;
• perception du bonheur qui elle-même est fonction de la perception de la vie, des objectifs et des finalités.
Il faut bien prendre conscience que nos perceptions plus fondamentales ont une influence sur notre manière de voir la réalité et sur notre manière de vivre. De ce fait, une certaine vigilance d’analyse s’impose; par ailleurs, l’existence même d’une diversité de perceptions nous invite à une certaine relativité, et à beaucoup de nuances et de modestie.
Les problèmes et