Bonjour tristesse
BONJOUR TRISTESSE
L’INTRIGUE Bonjour Tristesse s’ouvre sur un éblouissement, celui des 17 ans de Cécile, son héroïne, celui du soleil sur les rivages de la Méditerranée où son père, Raymond, a loué une villa, celui du bonheur intense mais éphémère qu’ils vont y connaître lors d’un séjour estival avec Elsa, la dernière maîtresse en date de Raymond.
Cécile a perdu sa mère à l’âge de 2 ans, elle a vécu jusqu’à 15 ans dans une pension et connaît désormais la vie dissolue et volage de son père qu’elle épouse avec joie, se sentant des affinités certaines avec son incroyable capacité à jouir de tous les plaisirs de la vie.
N’étant que jolie, Elsa n’est pas gênante puisqu’elle ne s’immisce pas dans le couple que forme Cécile avec son père, une relation complice et fusionnelle jusqu’à l’arrivée d’Anne qui va piétiner cet Eden.
Une idylle est née entre elle et Raymond qui l’a invitée, en toute immoralité, à grossir le trio : Cécile est catastrophée, elle voit d’une mauvais œil l’arrivée d’Anne qui incarne l’ordre et l’autorité et pour laquelle elle ressent des sentiments complexes et ambivalents.
Amie de sa défunte mère, elle l’a élevée quelques temps à sa sortie du pensionnat et lui inspire une véritable fascination, mélange inextricable d’admiration et de haine, de désir et de répulsion. A partir de là, la tension va aller crescendo dans le roman, l’intensité dramatique se jouant dans le huis clos passionnel : un homme pour trois femmes et le jeu de massacre sera orchestré de main de maître par la plus jeune d’entre elles, Œdipe étant passé par là !
A partir du moment où elle comprend que son père est amoureux d’Anne, la femme idéale, l’adolescente n’aura de cesse de les séparer : elle va ourdir une véritable machination, utilisant les êtres comme des objets qui doivent servir son dessein, à savoir l’éviction de la rivale. Si elle hésite, si elle est tentée parfois de revenir en arrière, les accès d’autorité de celle qui devient vite la