Boule de suif
Le roman de Nana, publié en 1880, est le neuvième tome de la vaste fresque Les Rougon-Macquart, écrit entre 1871 et 1893, et qui poursuit d'une certaine manière le projet de la Comédie Humaine de Balzac, en s'efforçant de reconstituer la société du Second Empire (1851-1870).
Nana, retrace l’histoire de l’ascension sociale d’Anna Coupeau dans sa carrière de courtisane. Ainsi le roman va accompagner le personnage éponyme, de son premier triomphe théâtral qui ouvre le premier chapitre, jusqu’à sa conquête triomphale de la société par son commerce avec ses amants. Le chapitre que nous étudierons ici est le dénouement final, lorsque Nana meurt dans une chambre du Grand-Hôtel, alors que la guerre de la France contre la Prusse de Bismarck vient d’être déclarée.
La structure du texte se compose en trois parties: - L’utilisation du discours indirect libre crée la rumeur (effet d’attente du personnage éponyme). - L’utilisation du dialogue crée la dimension burlesque et réaliste avec la dispute des prostituées (l’histoire est vue à travers le point de focalisation de personnages carnavalesques). - La description de Nana crée sa dimension mythique (le développement insiste particulièrement sur la décomposition de la figure de Nana) et épique (sa mort coïncide avec l’entrée en guerre de la France contre la Prusse).
Nous nous efforcerons d’organiser le commentaire selon les lignes de force les plus marquantes de ce chapitre.
I. Première ligne de force : une scène dramatique -l’effet d’attente : la vision du cadavre de Nana est retardée par les conversations superficielles de ses compagnes avant de surgir brusquement. Il y a toute une théâtralisation avec l'ouverture des rideaux et l'utilisation de la lumière ; coup de théâtre souligné par l'adverbe « brusquement » et l'emploi de passés simples: « Elle tira un rideau