Ca suffit
Du civis de la république romaine à « l’entreprise citoyenne » de la fin du XXe siècle, l’histoire de la notion de citoyen a suivi les attentes politiques de chaque époque. Ce concept constitutionnel a connu ainsi de nombreux déclins et renaissances qui ont modelé notre vision contemporaine de la citoyenneté.
1. EVOLUTION HISTORIQUE DE LA NOTION
1.1. Grèce antique
La figure du citoyen est très forte dans la Grèce antique. Sur le plan de la philosophie constitutionnelle, on en trouve la plus forte affirmation dans la politeia d’Arisote. La vision du citoyen est cependant très aristocratique. Il s’agit d’un homme libre qui participe directement à la gestion des affaires publiques ; tour à tour gouvernant ou gouverné, il délibère sur l’Agora, se réunit dans l’Eclésia et se prononce sur les principales affaires de la cité. Mais de tels citoyens ne représentent pas plus du dixième des habitants de chaque cité-État puisque seuls les hommes libres sont citoyens, à l’exclusion des femmes, des esclaves et des métèques. Une telle approche caractérise à la fois l’Athènes de Solon et la Sparte de Lycurgue. Les philosophes grecs insistent sur deux dimensions plus particulières de la citoyenneté. D’une part chez Platon, il s’agit du fait de partager les mêmes valeurs. Dans la République, le citoyen est l’appellation commune de tous les hommes au sein de la cité. Chez Aristote, le citoyen n’est pas un simple « être ensemble ». Il s’agit au contraire d’une participation active à un ensemble politique.
1.2. Rome antique
Dans la Rome antique, le citoyen est toujours défini comme un homme libre. Toutefois, cette qualité est plus largement octroyée, pour des raisons politiques car elle permet de consolider l’Empire. Le concept devient intégrateur. En 212, l’édit de Caracalla proclame citoyens tous les hommes libres de l’Empire. En revanche, la dimension de participation active aux affaires publiques se distend. En effet la politique est gérée, surtout sous