Caligula, albert camus
Présentation :
Caligula est une pièce de théâtre écrite par Albert Camus, entamée en 1938 (le premier manuscrit date de 1939), et publiée pour la première fois en mai 1944 aux éditions Gallimard. La pièce fera par la suite l'objet de nombreuses retouches. Elle fait partie, avec l’Étranger (roman, 1942) et le Mythe de Sisyphe (essai 1942) de que l'auteur a appelé le «cycle de l'absurde». Certains critiques perçurent la pièce comme existentialiste, courant philosophique auquel Camus se défendit cependant toujours d'appartenir. Elle met en scène Caligula, empereur romain tyrannique qui agit avec démesure, en quête d'impossible.
Thème :
« Caligula, prince relativement aimable jusque là, s'aperçoit à la mort de Drusilla, sa sœur et sa maîtresse, que es hommes meurent et [...] ne sont pas heureux ». Dès lors, obsédé par la quête de l'absolu, empoisonné de mépris et d'horreur, il tente d'exercer, par le meurtre et la perversion systématique de toutes les valeurs, une liberté dont il découvrira pour finir qu'elle n'est pas la bonne. Il récuse l'amitié et l'amour, la simple solidarité humaine, le bien et le mal. Il prend au mot ceux qui l'entourent, il les force à la logique, il nivelle tout autour de lui par la force de son refus et par la rage de destruction où l'entraîne sa passion de vivre.
Mais, en postulant que la vérité est de se révolter contre le destin, son erreur est de nier les hommes. On ne peut tout détruire sans se détruire soi-même. C'est pourquoi Caligula dépeuple le monde autour de lui et, fidèle à sa logique, fait ce qu'il faut pour armer contre lui ceux qui finiront par le tuer. Caligula est l'histoire d'un suicide interféré. C'est l'histoire de l'erreur la plus humainement et la plus tragiquement retranscrite. Être infidèle à l'humain pour cause d'excessive fidélité à soi, Caligula consent à mourir après avoir compris qu'on ne peut se sauver seul et qu'on ne peut être libre contre les autres. Il est cependant utile