Camus et l'absurde
L’homme absurde n’est en mesure d’éprouver que sa propre liberté d’esprit ou d’action. En effet, avant la rencontre de l’absurde, sa liberté n’était qu’une illusion. Il était alors coincé sous le joug des préjugés et habitudes qui ôtaient à sa vie tout but ou valeur véritable. Cependant, la philosophie de l’absurde changera sa vision du monde : celui-ci est totalement libre à partir du moment où il reconnaît lucidement sa condition sans espoir et sans lendemain. Dès lors, l’homme absurde n’est plus concerné par les règles communes : les conséquences de ses actes sont simplement ce qu'il faut payer et il y est prêt. C’est pourquoi Camus écrit : « l'absurde ne délivre pas, il lie. Il n'autorise pas tous les actes. Tout est permis ne signifie pas que rien n'est défendu. L'absurde rend seulement leur équivalence aux conséquences de ces actes. Il ne recommande pas le crime, ce serait puéril, mais il restitue au remords son inutilité. »
3) Révolte
L’absurde génère chez l’homme absurde une énergie et une puissance qui se réalisent dans la révolte. La révolte est définie par la prise de conscience d’un destin fatal et son affrontement malgré tout, à l’exemple d’un condamné à mort qui refuse le suicide. La vie dans l’univers absurde consistera alors à multiplier avec passion les expériences lucides pour lesquelles Camus insiste sur la quantité, contrairement à d’autres philosophes qui insisteraient d’avantage sur leur qualité. Selon Camus, « Sentir sa vie, sa révolte, sa liberté, et le plus possible, c'est vivre et le plus possible. […] Le présent et la succession des présents devant une âme sans cesse consciente, c'est l'idéal de l'homme absurde ». Ainsi, Camus pose à la révolte de l’homme une seule et unique condition : sa propre limite. Cette révolte n’est dès lors pas contre tous et contre