camus procès M.

1607 mots 7 pages
Introduction.
Dans l’extrait issu du début du chapitre IV de la deuxième partie, le protagoniste, Meursault, se trouve pris dans l’engrenage judiciaire : en effet il a tué, de manière non préméditée, un homme sur une plage écrasée de soleil. Dans l’extrait étudié, le procureur commence son réquisitoire, dans lequel il dresse un portrait très noir de Meursault : homme sans âme et sans conscience, le héros de Camus se voit assimilé à un être immoral. En quoi le portrait exagérément accusateur de Meursault permet-il de dresser la satire du système judiciaire ? C’est la question à laquelle nous tenterons de répondre après nous être penché, dans un premier temps, sur le portrait de Meursault, que l’on peut lire en creux dans ce passage, puis, dans un deuxième temps, sur la critique implicite dont la justice ferait l’objet. I. Meursault, un personnage monstrueux ?
A. Le point de vue du procureur En effet, Meursault est présenté par le procureur comme un personnage monstrueux, car ayant prémédité le crime, nom COD (l.18) repris en adj qual à la l.22. Par l’emploi de la synecdoque « l’âme criminelle », il accuse Meursault d’avoir toujours porté en lui les germes d’un monstre. De même l’oxymore « éclairage sombre » à la l. 21 déshumanise le narrateur-personnage, car il ne semble ressentir aucun sentiment envers ses semblables. L’accumulation des faits énumérés de la l. 23 à 24 pèse contre lui et il est parachevé par le portrait d’un être machiavélique (l.28 à 34). Non seulement Meursault est insensible aux sentiments, mais il est en plus indifférent aux individus qui l’entourent, y compris ses proches. Il n’est cependant pas dénué d’intelligence comme l’affirme le procureur dans sa plaidoirie ; l’attribut du sujet à la ligne 39 renvoie à une qualité intrinsèque chez Meursault et liée ici à sa constitution démoniaque. La fin du texte (l.42) et la répétition « d’intelligent » rattaché à un sujet devenu COD montre une progression dans le discours. En effet

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