Candide chapitre 1
Du début à « … et par conséquent de toute la Terre. »
Introduction : C’est en 1759 que Voltaire fait paraître anonymement Candide ou l’Optimisme, conte philosophique qui sous le masque d’une fiction plaisante et alerte fait la critique de l’optimisme, système philosophique de Leibniz. L’extrait que nous allons étudier constitue l’incipit de l’œuvre qui contient en germes les thèmes et les procédés propres à cet apologue.
Lecture.
Reprise de la question : « En quoi s’agit-il de l’incipit d’un conte philosophique ? »
Annonce du plan : Nous nous intéresserons ici au genre et au registre que l’incipit met en œuvre. Ainsi, nous examinerons tout d’abord en quoi il joue avec les codes du conte, puis nous verrons que ce texte à visée argumentative adopte d’emblée le registre satirique.
I. Un incipit qui joue avec les codes du conte
1) le cadre spatio-temporel d’un conte :
- un passé indéfini : la formule stéréotypée : « Il y avait » = Il était une fois + imparfait qui renvoie à un passé non précisé + l’archaïsme « icelui »
- un ailleurs imprécis : « Vestphalie », province d’Allemagne = effet de lointain ; « château » : lieu conventionnel du conte merveilleux ; absence de détails sur le décor.
2) des personnages schématisés :
- des noms-portraits à valeur descriptive et symbolique : Candide = innocence et naïveté ; Pangloss = tout (en) langue ; Thunder-ten-tronckh = allitérations connotant la lourdeur et la dureté germaniques.
- des marionnettes : personnages sans épaisseur psychologique, seulement esquissés : rudimentaire caractérisation morale, physique et sociale pour le héros éponyme (qui donne son nom à l’œuvre) ; une seule caractérisation pour les personnages de la baronnie.
3) la situation initiale d’un conte :
- une SI : état statique avant l’élément perturbateur (EP) « Un jour » (cf. titre-programme du chapitre = SI + EP) ; présentation de la baronnie dans son ordre hiérarchique = présentation des personnages