Candide
Au début du chapitre 3, Candide se trouve en plein milieu d'une bataille de la guerre qui oppose les Bulgares et les Abares. Comment évolue la vision de la guerre de Candide, éternel optimiste ? Il est alors intéressant de voir comment est dépeinte la scène de guerre, son ordre et sa beauté, les horreurs causées par le massacre et de quelle façon Candide réagit à ce spectacle atroce.
Ce troisième chapitre nous présente une guerre belle et « utile », décrite comme un spectacle ou comme un jeu. La guerre est considérée comme un véritable défilé, une parade. Le narrateur multiplie les adjectifs laudatifs : « si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné », ce qui donne une image de beauté de la guerre, véritable antithèse pour quelque chose d'aussi laid. De même, l'énumération des instruments de musique, incluant les canons, donner au lecteur l'impression d'assister à un concert plutôt qu'à une scène de guerre : « les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons ». La description de la scène est faite de manière structurée, ponctuée de termes tels que « d'abord », « ensuite », « enfin » qui montrent l'ordre auquel répond le déroulement de la bataille. Cette idée d'ordre est renforcée par le qualificatif « si bien ordonné » qui montre la guerre sous un aspect de défilé militaire.
On peut également remarquer la symétrie à laquelle répond la bataille : « six mille hommes de chaque côté ».
La guerre y est présentée comme un jeu. La vie humaine n'y semble avoir que très peu d'importance, comme le montrent les chiffres exagérés : « six mille hommes », « neuf à dix mille coquins », « quelques milliers d'hommes », « trente mille âmes ». Les armes sont les sujets des phrases, ce sont elles qui tuent et non les soldats, ce qui montre une certaine naïveté du narrateur