Candide
Intro : Candide est un conte philosophique et un apologue. Candide voyage avec Pangloss (son maitre à penser) et il remet en question son point de vue de l'optimiste.
I-La guerre des soldats de plomb
La bataille se présente à lui comme une manière esthétique, une “harmonie” ligne 4. L'accumulation des adjectifs et la répétition de l'adverbe “si” traduisent l'émerveillement de Candide devant la beauté et la symétrie du spectacle “si beau, si leste, si brillant et si bien ordonné” ligne 1 et 2. Cette harmonie visuelle devient par la suite auditive avec le concert d'instruments qui suggère l'image d'une guerre joyeuse. Mais Voltaire introduit déjà des dissonances (c'est a dire un manque d'harmonie, désaccord entre des idées, des caractères, des sentiments) qui altèrent ce bel ordre. D'abord , on note une progression des instruments vers les sons graves “trompette” et des “fifres”, on passe aux “tambours” lignes 2,3, de plus dans cette accumulation d'instruments de musique, se glisse ironiquement le mot “canon” ligne 5; enfin “une harmonie telle qu'il n'y en eu jamais en enfer” lignes 4,5 rappelle des expressions comme “un bruit d'enfer” ou “un bruit de tous les diables” qui vont à l'encontre de l'idée d'harmonie.
Candide semble assister non pas à un massacre mais à une bataille de soldat de plomb. Le verbe “renversèrent” ligne 5 suggère une armée d'automates avec lesquels on s'amuse. L'imprécision désinvolte: “a peu prés six mille hommes” ligne 5,6 traduit avec humour le regard détaché du jeune philosophe.
Tout le passage est une illustration des leçons de Pangloss. La guerre est débarrassée de son horreur par un langage qui la justifie : la tournure philosophique “otâ du meilleur des mondes” ligne 7 est un euphémisme trompeur (l'euphémisme est une figure de style qui consiste à adoucir par l'expression une idée désagréable); en évitant le terme juste qui serait “tuer”, elle tend à inscrire la guerre dans un ordre naturel. Dans la