Carceri d’inventione, planche iii : « la tour ronde »
Gravure, 556 cm x 418 cm
Piranèse est un graveur et un architecte italien. En 1745, il se rend à Venise où il commence à travailler sur les Carceri (les Prisons imaginaires). Ce sont seize univers créés lors d'un accès de fièvre, étalage d'architecture et d'outils de constructions détournés en engins de torture. Le vertige, l'absence de repères connus, le côté labyrinthique en trois dimensions, renvoient à la notion d'infini, aussi traumatisante que le rapport avec l'extérieur pour celui qui est incarcéré. En 1749-1750, la première version des Carceri en quatorze planches de gravures, non numérotées, est publiée. Ces versions originales étaient souvent dans un état proche de l'esquisse. En 1761, la deuxième version fut publiée, comportant 16 gravures sans titres mais numérotées de I à XVI ; les planches II et V étaient nouvelles, les autres retravaillées, présentant un état plus fini. Vers 1780, une réédition posthume fut publiée, mieux imprimée.
Ces planches ont acquis des titres conventionnels :
I - « Frontispice » (frontispice de la 1re édition)
II - « L'Homme au supplice » (frontispice de la 2e édition)
III - « La Tour ronde »
IV - « La Grande galerie »
V - « Les Reliefs de lions » (ajout de la 2e édition)
VI - « Le Brasier fumant »
VII - « Le Pont-levis »
VIII - « L'Escalier aux trophées »
IX - « La Roue géante »
X - « La Plate-forme aux prisonniers »
XI - « L'Arche aux gradins » ou « L'Arche à parure de coquillage »
XII - Le Chevalet »
XIII - « Le Puits »
XIV - « L'Arche gothique »
XV - « Le Pilier au réverbère »
XVI - « Le Pilier aux chaînes »
La planche numéro III, « La tour ronde », présente en son milieu, comme le titre l’indique, une tour-cachot, ronde. Elle présente une fenêtre grillagée, ceinturée de pierre grossièrement équarries, et jouxtée d’un petit oculus, également grillagé. Un large