ETUDES DE CAS EN MANAGEMENT Comment Renault a sauvé Samsung […] Lorsque Jérôme Stoll en prend la direction générale, en septembre 2000, le constructeur coréen est à plat. […] Le rêve automobile de Lee Kun-Hee, président du conglomérat Samsung, a été fauché en plein envol par la crise asiatique de 1997. Trois ans à peine après la signature de l’accord de coopération technique avec Nissan. Fort de son alliance avec le constructeur japonais, qui a construit l’usine ultramoderne de Samsung Motors, Renault reprend alors l’affaire. Deux ans plus tard, il peut se targuer d’avoir misé juste. Non seulement Renault Samsung Motors, la nouvelle entité, est remise en route, mais elle dégage ses premières bénéfices avec vingt-quatre mois d’avance sur le programme, comme en attestent les résultats publiés par Renault le 24 octobre dernier. Les raisons de cet exploit ? Une recette subtile d’acculturation, faite d’enrichissements mutuels entre les équipes françaises et coréenne. Un homme aussi. […] Jérôme Stoll est la clef de ce redémarrage en trombe. D’abord en acceptant une mission qui s’apparentait davantage à une gageure qu’à une opportunité. Ensuite, en choisissant ses équipes […] Enfin, en appliquant une méthode rigoureuse et radicale, mais sans jamais heurter la susceptibilité des responsables locaux. […] Les français ont appliqué des méthodes rigoureuses Pour se ménager un accueil clément, les français évitent donc de débarquer en conquérants. […] « Pendant plus d’un an, nous avons été sur le pont jour et nuit, week-end compris », se souvient Patrick Descotes-Genon, directeur général adjoint. Le résultat est payant. Les coréens, dont la rigueur professionnelle s’apparente à celle des Japonais, reconnaissent la détermination des Français. […] Pour les coréens, l’honneur est sauf car la prise de pouvoir se déroule en douceur. « Nous nous sommes appuyés sur les forces vives de la société, explique Jérôme Stoll. Les Coréens ont des traits communs avec les Japonais :