jeux traditionnels sardaigne
COLLOQUE DU 6 DECEMBRE 2012 : A QUI APPARTIENT LA TRADITION ? A QUOI SERT-ELLE ? LA TRADITION ENTRE CULTURE, UTILISATEUR ET ENTREPRENEUR
UNIVERSITE BABES-BOLYAI, CLUJ-NAPOCA, ROMANIA
FACULTE DES LETTRES, DEPARTEMENT D’ETHNOGRAPHIE ET D’ANTHROPOLOGIE HONGROISE
Depuis l'institutionnalisation par l'UNESCO en 2003 de la catégorie du "patrimoine culturel immatériel", nombreuses sont les régions périphériques qui investissent leurs traditions en tant que nouvelle ressource de développement local. Dans la région italienne de Sardaigne, les jeux traditionnels constituent un exemple significatif de mise en patrimoine d'un bien identitaire. Les Olympiades des Jeux Traditionnels de Sardaigne organisées à l'automne depuis 2005 illustrent ce phénomène contemporain. Le besoin local de reconnaissance et de visibilité a conduit son promoteur (une agence de développement) à demander l’inscription de la manifestation sur le Registre des meilleures pratiques de revitalisation de l’UNESCO.
Ce processus qui trouve écho à l’étranger grâce aux divers partenariats mis en place (qui correspondent au besoin d’ouverture d’autres réalités motivés par les mêmes impératifs de développement et qui sont soutenus par l’UNESCO et la CEE) se heurte pourtant localement à bien des résistances. L’une des raisons est que les critères imposés par l’UNESCO pour obtenir un label influent sur les stratégies mises en œuvre par l’entité locale et la tradition dont elle se dit porteuse peut alors ne plus représenter objectivement la culture locale et peut provoquer des sentiments d’expropriation.
Entre localisme et mondialisation, les nouveaux enjeux (scientifiques, économiques, identitaires) qui émergent de l’approche patrimoniale que connaissent aujourd’hui les traditions européennes remettent en cause le concept même d’appartenance de ces