Un héritage difficile

Jusqu’à l’âge de 34 ans, Catherine Camus était en fuite ; elle s’enfuit de la pensée d’être la fille d’Albert Camus. Comme ça elle dit dans un article de presse : « Si vous auriez un père connu et si vous le perdiez à l’âge de quatorze ans vous n’auriez pas vraiment de père. Il ne vous appartiendrait plus. »

Catherine Camus était alors toujours en fuite et courait dans le monde comme un lièvre chassé. À peine était-elle arrivée dans un lieu qu’elle le quittait rapidement de nouveau. On peut supposer qu’elle voulait aussi éviter sa propre peine : « Je voulait être la fille de Papa, pas celle d’Albert Camus. »

À l’âge de 25 ans elle était déjà mère de deux enfants ; puis elle devint avocat comme son frère jumeau Jean.

Mais quand sa mère mourut, elle n’avait pas le choix. Elle devint l’exécutrice testamentaire de l’œuvre de Camus et accepta finalement, à l’âge de 34 ans, d’être la fille de l’auteur : Catherine Camus.

Pendant 30 ans elle gérait tout son œuvre. Maintenant la fille a publié un livre : « Albert Camus – sa vie en images et documents ».

C’est vraiment un beau livre qui décrit le chemin impressionnant de l’écrivain et du philosophe : « Je voulais montrer qu’il n’était pas un moraliste sévère. Il était le seul dans la famille qui nous fît rire. »

Catherine Camus de réussit jamais entièrement à séparer le père de l’écrivain. Dans un interview elle dit parfois papa, parfois elle parle de Camus.

(D’après Martina Meister, Basler Zeitung, décembre