ce qui arrive quand
Rapidement, 16 (seize !) responsables des communications du gouvernement fédéral s’en mêlent, soit suffisamment de monde pour monter deux équipes de balle molle.
10 sept. 2014par Mathieu Charlebois Que se passe-t-il quand un journaliste appelle Environnement Canada pour obtenir une entrevue avec un spécialiste des algues ? Si vous avez répondu «les fonctionnaires mettent le scientifique en contact avec le journaliste», vous êtes vraiment mignon.
Voyons, ce serait bien trop simple. Dans un article hallucinant de la Presse Canadienne, le journaliste Dene Moore nous explique comment ça fonctionne :
- Le journaliste fait une demande d’entrevue à Environnement Canada afin de parler à un éminent scientifique du domaine des algues.
- Rapidement, 16 (seize !) responsables des communications du gouvernement fédéral s’en mêlent, soit suffisamment de monde pour monter deux équipes de balle molle.
- Les deux équipes de balle molle tentent de déterminer ce que le scientifique (pratiquement un prix Nobel des algues) aura ou n’aura pas le droit de dire durant l’entrevue.
- Convaincu qu’il est normal qu’une demande d’entrevue soit plus compliquée à organiser que le plan de table d’un mariage, tout ce beau monde s’échange l’équivalent de 110 pages de courriels. (Ce n’est pas une figure de style. 110 pages.)
- L’article est publié.
- L’entrevue est finalement approuvée.
Les plus dégourdis d’entre vous auront remarqué que les deux dernières étapes de ce procédé ne semblent pas dans le bon ordre. En 2014, au Canada, c’est tout à fait normal.
Prenons cet article, publié dans le Ottawa Citizen en avril 2012. Il raconte l’histoire d’un autre journaliste qui voulait en savoir plus sur une étude menée conjointement par la NASA et le Conseil national de recherches du Canada (CNRC).
Il appelle la NASA. «Bonjour, pourquoi étudiez-vous comment tombe la neige ?». Quand il raccroche, 15 minutes plus