Centralisation et décentralisation
1) Les narcotrafiquants :
Fin 2006, le conservateur Felipe Calderón, récemment élu à une très courte majorité, a du mal à asseoir son autorité. Au même moment, la violence dégénère entre les cartels de narcotrafiquants du Michoacán, au centre du pays. Le chef d’Etat annonce l’envoi de 6 500 hommes des troupes fédérales pour patrouiller dans les rues. Les conflits entre narcotrafiquants sont incessants depuis 1990 et l’ex-président Vicente Fox (2000-2006) avait déjà envoyé 1 500 hommes à Nuevo Laredo (Tamaulipas).
Mais l’initiative de Calderón est d’une autre ampleur. Armée, police fédérale, services secrets, marine : plus de 45 000 personnes sont lancées dans la bataille. Quatre ans plus tard pourtant, tous les observateurs s’accordent à dire que cet envoi de troupes n’a eu pour conséquences que l’augmentation de la criminalité. Les services de renseignements mexicains viennent d’estimer à 28 000 le nombre des homicides liés au narcotrafic depuis l’arrivée du président Calderón. Il est rare que la population soit prise pour cible, même si les affrontements en pleine rue font occasionnellement des victimes civiles.
Cependant, les scènes d’horreur sont devenues quotidienne dans certaines régions. Corps décapités de policiers entassés sur une autoroute du Michoacán en 2008, attaque au bazooka dans les rues d’Acapulco à l’été 2009, pendaison de fonctionnaires corrompus par un cartel rival sur les ponts d’autoroutes de Basse- Californie durant l’hiver 2009, fosses communes dans le Nuevo León en 2010…
Si l’Etat de Mexico a divisé par deux son taux de criminalité en quatorze ans, dans les Etats dits « dangereux » du Mexique (Etats proches de la frontière avec les Etats-Unis ou situés sur les routes de transit de la drogue), la situation est catastrophique. L’Etat de Chihuahua est ainsi passé de 593 morts en 2006 à 1 414 morts pour 2008. Celui de Basse-Californie de 483 à 853 dans la même période. Et le Sinaloa, de 602 à 1 156…
Les possibilités de