Chantre
[origine et contenu du poème] On sait que l'auteur d' « Alcools » a rajouté au dernier moment ce vers vite lu à son recueil. Guillaume Apollinaire, nous enseignent les biographies, était un amateur de calembours, de fantaisie verbale qui a voulu valoriser des formes poétiques différentes, originales. Que penser de ce poème si court, si cruellement inquiet, teinté d'une ironie désabusée ? [annonce du plan, des deux grandes lignes de son commentaire] Nous nous efforcerons d'étudier, tout d'abord, l'allusion à ces « trompettes marines ». Nous verrons que ces instruments de musique des anciens temps font figure d'un trait d'union entre la littérature d'autrefois et la modernité. Dans un second temps, nous expliquerons, tout en écartant les fausses pistes, que ce poème nous propose une réflexion sur l'art poétique. Nous pointerons aussi notre regard sur ce poète original qui aime à bousculer les codes et à ennoblir la simplicité. I. La signification littérale : le mot à mot du texte [phrase d'annonce de la première partie de son commentaire, qui s'efforcera de mettre en valeur le pont sonore entre le titre et le monostiche] Il convient tout d'abord de nous attacher au sens littéral, mot pour mot, en sondant les propriétés fondamentales de chacun des termes utilisés textuellement. Le titre du poème mérite toute notre attention : « Chantre ». Ce mot peut avoir plusieurs sens. Il sert bien sûr à désigner une personne qui chante à l'occasion de certains offices religieux, au lutrin (choriste dans une