Charles baudelaire - la femme sauvage
Sur un ton précieux qui installe le registre mondain du couple en question, le locuteur réagit aux plaintes de sa compagne qu’il condamne et juge exagérées en les comparant à des glaneuses " sexagénaires " et " vieilles mendiantes " ce qui éclaire une réalité édifiante d’un XIXème siècle où en France des femmes " ramassent des croûtes de pain à la porte des cabarets ".
2ème strophe
Dans une proposition conditionnelle de regret, " la satiété du bien-être et l’accablement du repos " de la " petite maîtresse " sont fustigés par le locuteur. Il reprend, pour les ridiculiser, les soupirs exigeants de l’amie et lui propose " pour deux sols " un moyen de guérir : " une fête ". Rien dans le titre ni dans le début du texte ne laisser présumer de ce développement de l’action. Le suspense est entretenu.
3ème strophe
Une longue phrase complexe décrit la cage où, est comparé à 3 animaux sauvages notoirement dangereux, " un monstre poilu ", sujet de la longue proposition relative, savamment amené à la fin de la strophe pour en amplifier la chute : ce monstre est une femme, le pronom possessif " la vôtre " clôt la description en le confirmant. L’auteur a ménagé ses effets pour provoquer comme un coup de théâtre.
4ème strophe
Le type de l’espèce est confirmé : c’est bien l’espèce " femme " confrontée à l’espèce " mari ". L’ironie de l’auteur joue avec le contraste du monstre et de l’ange (cet animal qu’on appelle généralement " mon ange ! ", " c’est-à-dire une femme ") et avec le second effet d’opposition que créent les mots " légitime " et " magistrats " par rapport à la bestialité de la scène décrite. Le tour rhétorique " cela va sans dire " accentue l’ironie et l’humour de la critique : la justice est visée ici.
5ème strophe
Les impératifs exclamatifs donneurs d’ordre préparent une scène riche de mouvements et d’actions choquantes qui nous transportent très loin : des animaux vivants mangés crus comme par des bêtes très féroces et très affamées,