chassignet un corps mangé de vers
Jean-Baptiste CHASSIGNET « Un corps mangé de vers » sonnet CCLXIII, Le Mépris de la vie et consolation contre la mort (1594).
Mortel pense quel est dessous la couverture D’un charnier mortuaire un corps mangé de vers, Décharné, dénervé, où les os découverts, Dépoulpés, dénoués, délaissent leur jointure : Ici l’une des mains tombe de pourriture, Les yeux d’autre côté détournés à l’envers Se distillent en glaire, et les muscles divers Servent aux vers goulus d’ordinaire pâture : Le ventre déchiré cornant de puanteur Infecte l’air voisin de mauvaise senteur, Et le nez mi-rongé difforme le visage ; Puis connaissant l’état de ta fragilité, Fonde en Dieu seulement, estimant vanité Tout ce qui ne te rend plus savant et plus sage.
Présenter l’auteur/l’œuvre :
Chassignet : poète français du début du XVIIème siècle. Il a reçu une formation humaniste (droit) puis est devenu avocat. Très tôt, en 1594, il écrit Le Mépris de la vie et consolation contre la mort, une suite de plus de 400 sonnets représentatifs de son époque.
Présenter le texte :
Dans ce sonnet, « Un corps mangé de vers », l’auteur souligne la fragilité de l’existence humaine à travers un réseau d’images morbides ouvrant la voie à la spectaculaire esthétique baroque. Derrière l’horreur du tableau, on peut percevoir une recherche esthétique. La dernière strophe nous expose la morale.
Lire le texte :
Rappel de la problématique :
En quoi ce poème est-il révélateur de l’esthétique baroque ?
Annonce du plan :
Analyse du plan :
I) Une esthétique du morbide poussée à l’extrême.
1) Une mise en scène macabre : la décomposition de l’homme.
Champ lexical de la mort : « mortel », « mortuaire », « charnier », « pourriture », …
Champ lexical de la décomposition : « décharné », « dénervé », « dépoulpés », « mi-rongé », « mangé de vers », …
Accumulation de verbes avec le préfixe privatif « dé- » (qui enlève),