cinna, CORNEILLE
En 430, pendant la guerre du Péloponnèse (431 à 404 av JC), un discours de Périclès.
1 « La constitution qui nous régit n’a rien à envier à celles de nos voisins. Loin d’imiter les autres peuples, nous leur offrons plutôt un exemple. Parce que notre régime sert les intérêts de la masse des citoyens et pas seulement d’une minorité, on lui donne le nom de démocratie.
5 Mais, si en ce qui concerne le règlement de nos différends particuliers, nous sommes tous égaux devant la loi, c’est en fonction du rang que chacun occupe dans l’estime publique que nous choisissons les magistrats de la cité, les citoyens étant désignés selon leur mérite plutôt qu’à tour de rôle. D’un autre côté, quand un homme sans fortune peut rendre quelques services à l’Etat, l’obscurité de sa condition, ne constitue pas pour lui un obstacle 10 […] Nous nous distinguons de nos adversaires par la façon dont nous nous préparons à la guerre […] Car plutôt que sur les préparatifs et les effets de surprise, nous comptons sur le courage avec lequel nos hommes se battent. Selon les méthodes d’éducation de certains, il faut, pour être un bon soldat, avoir été soumis dès le jeune âge à un rigoureux dressage [...] 15 Nous sommes en effet les seuls à penser qu’un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile. Nous intervenons tous personnellement dans le gouvernement de la cité au moins par notre vote ou même en présentant à propos nos suggestions. Car nous ne sommes pas de ceux qui pensent que les paroles nuisent à l’action. Nous estimons plutôt qu’il est
20 dangereux de passer aux actes, avant que la discussion nous ait éclairés sur ce qu’il y a à faire. »
THUCYDIDE, Histoire de la guerre du Péloponnèse, II, 37 et 40.
Thucydide : Athènes. 460-395 av JC. Historien grec. Stratège en 424.
En exil pour