Citoyenneté européenne et citoyenneté nationale.
Nous éprouvons tous et toutes le besoin de se situer au sein d’un ensemble ou plus exactement d’une société. Pour de nombreux philosophes cette dernière est indispensable à notre survie et à notre épanouissement. Nous vivons ensemble, non pas parce que nous aimons particulièrement cela étant donné que « l’homme est un loup pour l’homme » (Hobbes), mais parce que, sans communauté, nous ne serions tout simplement pas des hommes capables de penser. L’homme n’est homme que parce qu’il vit au sein d’une société organisée, au sein d’une cité. Dans l'Antiquité classique, le terme de « citoyen » ne définissait forcément pas un habitant de « la cité » mais plutôt un habitant de « la Cité », c’est-à-dire, un membre libre de l'État participant à son gouvernement. L'idée grecque de la citoyenneté, exprimée par Aristote, impliquait le droit qu’avaient les citoyens de prendre part aux fonctions législatives et judiciaires dans leur communauté politique. Ce droit, étroitement surveillé, n'était que rarement conféré à des personnes de naissance étrangère. La citoyenneté à Rome, ordinairement obtenue par la naissance, pouvait également être accordée par naturalisation ou par récompense spéciale pour services rendus à l'État. Aujourd’hui, la définition du mot « citoyen » n’a pas énormément changé : il s’agit d’un membre d’un Etat, considéré du point de vue de ses devoirs et de ses droits civils et politiques. En effet, en l’absence d’un organisme international de juridiction garantissant des droits, la citoyenneté est liée à la nationalité ; mais une citoyenneté pleinement réalisée supposerait idéalement une politique cosmopolite, c’est-à-dire des citoyens du monde et non plus seulement d’une nation. C’est justement ce vers quoi tend l’Union Européenne. En effet, cette dernière cherche ainsi à regrouper au sein d’une seule et unique citoyenneté des populations aux origines, aux histoires, aux langues et surtout aux