Victor Hugo fut un très grand poète romantique du XIXe siècle. Son poème «Clair de Lune», composé dʼalexandrins, est issu du recueil «Les Orientales» publié en 1829. Il utilise le thème de lʼOrient, à la mode au XIXième, et révèle une grande tragédie. Victor Hugo fut très engagé politiquement et nous retrouvons, sans surprise, un thème qui a marqué son époque. Dans un premier temps, nous montrerons les caractéristiques qui rendent ce poème exotique et tourné vers lʼOrient. Finalement, nous démontrerons la tragique réalité du malheur. Tout dʼabord, ce poème évoque lʼhistoire dʼune sultane à sa fenêtre, intriguée par un bruit venant de la mer. En effet, on retrouve le champs lexical de lʼouïe, comme par exemple : «vibrant» (vers 5), «la guitare» (vers 5), «bruit sourd» (vers 6) ou encore «les sourds échos» (vers 6) et celui de la mer qui contient, notamment les mots suivants: «vague bercé» (vers 14) ou encore «mer» (vers 3, 12 et 18) mais aussi celui de lʼexotisme et de lʼOrient avec : «sérail» (vers 13), «un djinn» (vers 11) sans oublier «la sultane» (vers 3). Ensuite, nous pouvons déduire le temps et lʼendroit de la scène, dʼune part par la répétition des vers 1 et 20 «La Lune était sereine et jouait sur les flots» qui rappelle que lʼaction se déroule pendant la nuit, dont ce dernier représente un symbole en Orient et nous pouvons aussi se référer au livre Mille et une nuit, dont lʼhistoire se déroulait en Orient. Dʼautre part avec «un lourd vaisseau turc qui vient des eaux de Cos» (vers 7) qui permet de situer lʼaction dans les environs de la Grèce. Mais, dès la deuxième strophe, le décor exotique va changer par lʼintroduction de la tristesse et lʼémotion de la sultane : «de ses doigts vibrants sʼéchappe la guitare. Elle écoute...». Les points de suspension donnent un effet de rupture, accompagnée par la tristesse et la mélancolie. En effet, ce qui nous frappe est le bruit, qui produit un effet dʼinsistance avec le chiasme : «un bruit sourd frappe les sourds échos»