Cluny bibliographie
CLUNY (Abbaye et Ordre de)
I. Introduction
II. Fondation
III. Les abbés
IV. Discipline et institutions clunisiennes
V. Provinces clunisiennes
1° L’Angleterre et les Clunisiens
2° Les Clunisiens en Allemagne
3° Les Clunisiens en Espagne
VI. Arts et Lettres
1° Architecture
2° Sculpture
3° Peinture
4° Les écrivains clunisiens
Bibliographie
Dans le développement de la civilisation, la multiplication des monastères joua en Occident un rôle considérable ; les cloîtres furent dès le viie s. les cellules qui, joignant leurs forces vives les unes aux autres, allaient créer l’Europe nouvelle. Sur le plan religieux, ils furent, par leur apostolat, leur exemple et leurs prières, les foyers de la christianisation des Barbares. Il semblait à S. Boniface que, « pour gagner les peuples à la foi catholique, les monastères étaient plus aptes que le ministère ecclésiastique » (A.S., sept. vii, 1867, p. 713). Mais cette forme de l’activité des réguliers : le prosélytisme religieux, particulièrement chère aux Anglo-Saxons et aux Germains, fut seulement l’une des deux tendances monastiques entre lesquelles la lutte se poursuivit pendant tout le Moyen Age ; l’autre, le service divin et la conservation de la culture antique, plus récente et plus étroite, fut surtout en honneur chez les Francs. L’un des principaux soutiens de cette conception fut Charlemagne. Originaire d’une contrée organisée par les évêques, il interdit aux monastères de s’occuper du ministère paroissial pour les cantonner avant tout dans leur rôle de centres intellectuels et économiques. Il souhaita également, dans un dessein de centralisation, unifier les règles et les observances. C’est l’idéal que S. Benoît d’Aniane, sous son successeur immédiat, allait s’efforcer de réaliser : restauration de l’esprit de la Règle de S. Benoît, fixation des observances monastiques et des usages liturgiques dans le cadre de