Colette, journal à rebours, la chaufferette
2021 mots
9 pages
Colette, Journal à rebours, La chaufferette, 1941, FayardSidonie Gabrielle Colette1873 - 1954 « La chaufferette » , Journal à rebours, Arthème Fayard, 1941.(Extrait)Par Robert Ferrieux [Colette porte le seul nom de son père. Sidonie est celui de sa mère, qu'elle a adulée et célébrée (cf. Sido ). Ce journal n'en est pas un, mais un recueil de textes divers, parus à différentes époques, mélangeant des récits de son enfance passée à Saint Sauveur-en-Puisaye (Yonne), des écrits sur Maurice Ravel et autres. La page présentée ci-dessous est la dernière et sans doute la plus célèbre, car, à elle seule, elle semble justifier le titre de l'ouvrage. Ce court récit commence par la description d'un premier hiver scolaire emmuré de neige, puis évoque la classe de la bonne Mlle Fanny, où une petite fille transie s'asseyait parfois sur sa chaufferette jusqu'à en brûler « son petit derrière » Très vite, cependant, Colette en arrive à l'essentiel.] Mais je crois que si une petite magie pouvait me rendre ensemble l'arôme de la pomme bavant sur la braise, de la châtaigne charbonnant, et surtout l'extraordinaire vieux tome du Nouveau Testament, rongé, loqueteux, moisi, où Mlle Fanny conservait entre les pages, des pétales de tulipe séchés, transparents comme l'onyx
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Illusion par laquelle Colette se reconstruit un passé, inexistant comme elle l'écrit si bien, donc inventé ? Qu'il n'y ait pas
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Peu importe le déclencheur. On ne saura jamais si, en l'absence de Willy, Colette eût commencé à écrire. Le fait est qu'elle remplaça ses frustes bonheurs d'antan par la subtile mise en scène de leurs paysages et personnages, de leur senteurs et saveurs. Et bien après que Willy eut disparu de sa vie. D'ailleurs, le titre de beaucoup de ses livres, dans le