Comme on voit sur la branche de ronsard
En 1555, Ronsard est tombé amoureux d’une jeune paysanne de Bourgueil, Marie Dupin, âgée de quinze ans. Il lui a dédié des poèmes simples et clairs, sonnets et chansons. Il lui a consacré la moitié des sonnets de la Continuation des Amours, 1555 et toute la Nouvelle Continuation des Amours, 1556. Il a véritablement aimé Marie, il jalousait ses rivaux et souffrit de se voir préférer le gentilhomme qu’elle épousa. Le « servage de Bourgueil » dura jusqu’en 1558, puis le poète se tourna vers d’autres amours. En 1574, Henri III demande à Ronsard de composer un poème à la mémoire de sa maîtresse, Marie de Clèves, qui venait de mourir. Dans « Comme on voit sur la branche », Ronsard associe la disparition de la grande dame à celle de Marie Dupin, dont il avait appris la mort précoce. Ce poème est donc en particulier un hommage à la femme aimée 15 à 20 ans plus tôt. Dans ce redoutable exercice de l’éloge funèbre, Ronsard est parvenu à convertir l’horreur de la mort en beauté, en particulier grâce à la comparaison entre la femme et la rose, et il assure à la jeune paysanne l’immortalité. Ce poème fait partie du recueil Sur la mort de Marie, de 1578. Il s’agit d’un sonnet en alexandrins.
Composition : Le poème est bâti sur une figure d’analogie. La comparaison entre la femme et la rose occupe les deux quatrains et le premier tercet « Comme »… « Ainsi »
Le premier terme de la comparaison est consacré à la rose et à son destin. Des vers 1 à 6, il évoque la jeunesse et la beauté de la rose, dans les vers 7 et 8, son déclin et sa mort. Le deuxième terme de la comparaison évoque la beauté de la femme et sa mort. Les vers 9 et 10 célèbrent sa beauté, le vers 11, sa mort.
Dans le second tercet, on peut parler d’éloge funèbre.
Le poème est donc basé sur une comparaison, le comparant étant la rose et le comparé la jeune fille. Le mécanisme analogique se double d’un parallélisme narratif suivant le même crescendo/decrescendo. Ici