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Marc De Kock Université Catholique de Louvain. Cliniques Universitaires St Luc. Bruxelles (Belgique). La kétamine est une molécule connue depuis pratiquement un demi-siècle. Ses propriétés intéressant l’anesthésie-réanimation sont cependant loin d’être totalement élucidées. La kétamine est un dérivé de la phénylpipéridine (PCP ou «ngel dust») synthétisé en 1962 par le laboratoire Parke-Davis (Calvin Stevens). Il était destiné à devenir «l’anesthésique idéal» à un moment où les médications disponibles pour l’anesthésie-réanimation étaient encore particulièrement toxiques et peu maniables. Il faudra cependant attendre le début des années 1970 pour sa commercialisation. C’est incontestablement la guerre du Vietnam qui établira sa double notoriété. C’est en effet au cours de ce conflit que ses qualités d’agent anesthésique de «champ de bataille» seront reconnues ainsi que ses propriétés psycho-actives qui, utilisées en association avec d’autres drogues, consacreront un usage «récréationnel» encore important à ce jour (vitamine k ou spécial k). La kétamine est l’agent de l’anesthésie «dissociative». Ce qualificatif lui fut attribué pour deux raisons : tout d’abord pour une raison clinique, afin de qualifier l’état dans lequel se trouvait le patient, celui-ci n’étant pas en coma aréactif mais plutôt dissocié de son environnement. Un état qui était totalement différent de celui que procuraient les vapeurs anesthésiques ou les agents intraveineux de l’époque. L ’autre raison est électroencéphalographique. Lors d’enregistrement chez des sujets sous kétamine, on retrouve une dissociation électrophysiologique entre le thalamus et le système limbique. Outre cet état dissocié, l’anesthésie à la kétamine présente deux caractéristiques originales. Cette anesthésie permet le maintien des constantes hémodynamiques même dans les circonstances de choc. La respiration spontanée est maintenue et les réflexes laryngés sont préservés, voir